Asnières-sur-Seine 1900-1930, Architectures Art déco & Art nouveau
Milena Charbit et Maurice Culot
AAM Éditions
Avec le train qui mettait Asnières-sur-Seine à quelques minutes de Saint-Lazare, le petit village insulaire, niché dans un méandre du fleuve, devient à la fin du XIXe siècle un lieu prisé, attirant les peintres, les fêtards, les industriels et les architectes. Eugène Petit y construit en 1900 un cimetière pour animaux domestiques, véritable chef d’œuvre de l’Art nouveau… Suivent l’hôtel de ville, la Banque de France… En quelques décennies, Asnières se développe en périphérie de la capitale. Elle accueille une population plus ou moins aisée mais éprise de modernité et de confort. Dans Paris, Guimard érige ses édicules toutes en courbes mais a du mal à s’imposer dans une ville résolument haussmannienne. À Asnières, au contraire, l’espace ne manque pas pour imaginer un Art nouveau, populaire et géométrique, rendu possible par la production en série de la brique, de la céramique décorative et du fer forgé. Ces « nouveaux » matériaux associés à la traditionnelle meulière francilienne, transforme l’architecture traditionnelle aux façades plutôt sobres et blanches. Les immeubles de rapport ou les pavillons, même humbles, se parent de couleurs et d’ornements tandis que les riches villas assument des décorations de plus en plus exubérantes. On le sait, la Iere Guerre Mondiale sonnera le glas de l’Art Nouveau. La vie s’est accélérée et l’on veut de la lumière, du confort. Il faut surtout reconstruire en masse et en urgence des « habitations à bon marché » (HBM). L’État français s’y emploiera jusqu’à ce que se fasse ressentir les effets de la Grande Dépression. Cette Entre-Deux-Guerres voit le triomphe de l’architecture Art Déco, de ses oriels, loggias et bow-windows. Phénomène particulièrement remarquable à Asnières. Le krach boursier mettra fin à la folie ornementale. La simplification extrême du Modernisme s’imposera jusqu’au sortir de la IIeme Guerre. Il n’en demeure pas moins qu’Asnières construite sur une courte période présente une remarquable homogénéité architecturale que ce bel ouvrage contribue à mettre en évidence.
C.F.
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Réinventer la ville centre – Le patrimoine en jeu
Sous la direction de Isabel Diaz et Émilie Fleury-Jägerschmidt Éditions Parenthèses
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Marseille Monuments
Catherine d’Ortoli et Catherine Dureil-Bourachau Éditions Parenthèses
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Jules Lavirotte, l’audace d’un architecte de l’Art nouveau
Yves Lavirotte et Olivier Barancy éd. AJLA
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La climatisation naturelle pour une architecture contemporaine
Pierre Magnière Évidence Éditions
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Jardin et Eau
Mireille Guignard, Bruno Marmiroli et l’Atelier de l’Ours Éditions Actes Sud